L’accenteur mouchet

L’accenteur mouchet passe souvent inaperçu car sa coloration ressemble un peu à celle du moineau domestique. Pourtant, sa discrétion, sa façon de se déplacer et d’autres détails l’en séparent nettement ; ainsi le mâle en train de parader agite les ailes spasmodiquement, et pour menacer un rival, il en remue une seule.

Ce petit oiseau brun-châtain, à la gorge ardoisée et au bec fin, c’est l’accenteur mouchet, que l’on peut confondre avec le moineau ; bien qu’il ne soit pas aussi familier que ce dernier. Il ne quitte guère le parterre des fourrés, si ce n’est pour chanter, perché bien en évidence dans un arbre. Son chant vigoureux n’est pas d’une musicalité extraordinaire, mais est un de ceux que l’on peut encore entendre au cœur de l’hiver, alors que presque tous les autres oiseaux sont silencieux.

L’accenteur vit surtout à terre, et on le voit souvent se faufiler comme une souris dans la végétation dense des buissons, des massifs d’ajoncs et des clairières broussailleuses. S’il vient à découvert, ce n’est que le temps de picorer quelques graines ou d’attraper un insecte. Dès que sa tranquillité est menacée, il retourne vite se mettre à l’abri en lançant son cri ténu, un tsiip, maintes fois répété.

Cet oiseau discret est une des victimes favorites du coucou gris, qui le parasite souvent. La raison en est mystérieuse, car l’œuf du coucou contraste singulièrement avec ceux de la ponte de l’accenteur.

Sourcil, gorge et poitrine gris ardoise. Dessus brun-châtain, fortement strié de noir. Petit bec aigu. Sexes identiques.
Le gazouillis aigu - durant 4 à 5 secondes- ressemble à celui du troglodyte, en moins fort. Le mâle a un répertoire copié sur ses voisins. Il chante toute l'année, mais surtout en mars. Les adultes communiquent par des cris perçants : tsip.
En hiver, il mange presque uniquement des graines ; en été, des insectes peu remuants : coléoptères, mouches, chenilles ou encore des araignées. Les proies sont prises à terre ou sur la végétation basse.
En brindilles et en mousse, rembourré de radicelles et de laine, le nid est construit par la femelle dans les haies, buissons et arbustes. La femelle escortée par le mâle dans des déplacements, construit seule un nid volumineux fait de mousse et d'herbe, qu'elle garnit à l'intérieur de crin et de laine. Elle le pose près du sol en bordure d'une haie ou dans un buisson. La ponte, entre fin mars et fin juin, de 3 à 5 œufs bleu turquoise, que la femelle couve pendant 13 jours environ. Les jeunes, qui sont nourris par les deux parents, volent vers le douzième jour.