Les oiseaux citadins

Observer les oiseaux dans les jardins des villes n’est pas un passe-temps aussi agréable qu’une promenade à la campagne, surtout si votre jardinet a les dimensions d’un timbre-poste, ou si vous n’en avez pas du tout… Néanmoins, vous pourrez allonger la liste des espèces à voir en milieu urbain en parcourant les squares, les parcs et les terrains vagues ou constructibles, ainsi que les autres espaces nus.

* L’observation *

L’intérêt pour les oiseaux est devenu plus vif depuis que les citadins prennent conscience de leur environnement. On s’efforce de conserver une part de « nature » non seulement dans les espaces réservées aux loisirs et les jardins, mais aussi autour des lieux de travail. Or, plusieurs espèces d’oiseaux trouvent des avantages à mener une existence citadine.

La température de l’air est plus douce de quelques degrés qu’à la campagne, chose appréciable durant les nuits d’hiver, et l’éclairage public permet de chercher des aliments plus longtemps. De son côté, celui qui s’intéresse à ces oiseaux constatera qu’ils sont plus familiers, se laissant approcher à quelques mètres, ce qui facilite leur identification et leur observation.

* Au centre des villes *

Un parc planté de grands arbres, une rivière, un canal, une pièce d’eau ou une sablière inondée sont animés par de nombreux oiseaux. Mais au centre des grandes cités, là où il n’y a presque pas de verdure, ils se font beaucoup plus rares. On n’y rencontre guère que des moineaux domestiques, des pigeons bisets, éventuellement des étourneaux ou des mouettes et des choucas, donc surtout des espèces qui nichent sur les bâtiments et trouvent à manger dans les squares et les rues mal entretenues.

Ces oiseaux, notamment les étourneaux et les pigeons, deviennent souvent indésirables en raison de leur nombre, car ils salissent les monuments, le sol et les voitures. En outre, les plus grands déchirent les sacs poubelles pour y prendre des aliments. D’un autre côté, ils créent une certaine animation et sont les seuls représentants de la nature dans cet environnement de béton.

Ces oiseaux ont adapté leur comportement à la présence de l’homme. Les grandes gares et les entrepôts sont fréquentés à demeure par les moineaux qui restent à l’intérieur et n’en sortent presque jamais. Les pigeons ne craignent pas de marcher entre les passants et attirent l’attention des personnes venues passer un moment dans les squares.

* La colonisation des villes *

À mesure que l’on construit de nouvelle cité à la périphérie des villes, l’avifaune s’appauvrit car les champs, les prairies et les espaces boisés disparaissent. Les espèces qui partent sont celles qui ont besoin d’arbres ou de vastes espaces dégagés. Un certain nombre d’espèces se sont maintenus et ont réussi à s’adapter aux bouleversements, tandis que, de façon inattendue, d’autres espèces s’installaient dans ces lieux.

Les terrains vagues situés à l’emplacement d’immeubles détruits attirent des oiseaux sans doute parce qu’ils sont envahis par les mauvaises herbes et restent, temporairement au moins, sans bouleversements. D’autres oiseaux ont pénétré le centre des villes, car la diminution de la pollution atmosphérique a favorisé le développement des insectes, ce qui a permis aux martinets noirs et aux hirondelles de fenêtre, de chasser dans l’espace aérien et de nicher sur les bâtiments. Les corniches servent de sites de nidification au faucon crécerelle qui chasse les moineaux ; ceux-ci constituent également des proies pour les chouettes hulottes des parcs et des faubourgs.

* Sur les eaux douces *

Les rives des pièces d’eau, lacs artificiels et sablières, des rivières ou des fleuves et des canaux, sont d’excellent sites pour observer certains oiseaux citadins. On y voit des cygnes tuberculés, des canards colverts, des poules d’eau et des foulques.

Une petite ceinture de roseaux abritera peut-être le bruant des roseaux ou le phragmite des joncs. Le martin-pêcheur se montrera si l’eau n’est pas polluée. Le héron cendré vient pêcher sur ces plans d’eau et il a niché dans plusieurs villes européennes.

Toutefois, c’est en hiver que l’on voit la plus grande variété d’espèces aquatiques. Parmi les canards qui séjournent ainsi en ville on compte non seulement les fuligules milouin et morillon, la sarcelle d’hiver, mais aussi des oiseaux bien plus rares, comme le plongeon catmarin, l’oie rieuse ou le harle piette, venu d’Europe orientale.